qui donne les coups
mon amie raffole
2149 dorsoduro
sans sentiment
chant ancien
tota’s tongue
qui donne les coups
vu d’en bas
tout semblait immobile
aller-retour
le transi
sentire
au milieu
les bords
pour le cheval
philippe poirier : chant & instruments divers, paroles et musiques (excepté paroles sur mon amie raffole avec bernard quesniaux, sur tota’s tongue & sentire salvatore puglia)
yves dormoy : sax ténor & clarinette basse
pascal benoit : percussions
arnaud rebotini : programmation
marco de oliveira : programmation
enregistrement :
studio klein leberau
mixage :
luc tytgat
arnaud rebotini
studio garage
dernière bande (1998)
mon amie raffole
paroles
mon amie raffole de danse
rire danser sauter crier
juste la danse
quand elle veut où elle veut là
mon amie mon amie de danse
c’est de ça qu’elle raffole
de la fumée à la transe
les postures elle les connaît
mon amie raffole de danse
elle a les termes exactes pour ça
et elle sait ce qu’elle fait
même en ne bougeant qu’un seul doigt
mon amie raffole de danse
elle a ce corps qu’elle a
voudrait-elle que celui-ci danse
quand elle veut où elle veut là
de danse elle raffole mon amie
elle a tout appris en une seule fois
les yeux dans les baffles
et le sac au vestiaire
les sémaphores les lasers
la main brillante et le tête
comme une étoile filante
les plaques d’acier en bas
et les basses en infra
si je danse ? toi, tu demandes
mais non, idiot, tu ne vois pas
puisque c’est elle qui raffole de danse
c’est elle qui pour nous deux fait ça
et le matin quand elle rentre
vitamines et au lit
c’est là qu’on peut la voir chez moi
quand tu la vois tu sais vite
que c’est de ça qu’elle raffole
ni musique ni bougé idiotique
ni les autres que d’ailleurs elle ne voit pas
non, de la danse, juste elle raffole
raffole, juste elle, de ça, mon amie
raffole-elle de danse ? oui
juste de ça
ni musique ni bougé
les autres, elle ne les voit pas
de danse, mon amie, elle raffole
et elle sait ce qu’elle fait
les plaques d’acier en bas
et les basses en infra
et si je danse moi ? non non
puisque c’est elle qui pour nous deux fait ça
elle a les termes exactes pour ça
et elle sait ce qu’elle fait
ah de danse, elle, mon amie raffole
c’est beau
c’est beau comme elle danse
oui mon amie, c’est comme ça
2149 dorsoduro
sans sentiment
paroles
j’aime cette fille sans sentiment
sans sentiment j’aime cette fille
dans la chaleur des greniers
sous les tuiles à bon marché
penchée sur un bloc de papier gris
elle se fiche de tout
quelle application
comme elle a de belles branches
comme j’aimerais y grimper
m’y lover m’y prélasser
j’aime cette fille sans sentiment
sans sentiment j’aime cette fille
je l’ai fixée
elle semble m’avoir vu
a fait de drôles de gestes
sans doute a-t-elle de l’imagination
parfois elle semble tellement perdue
ne résiste à rien
je regarde ailleurs
les toits, la mer, un caillou
j’aime cette fille sans sentiment
sans sentiment j’aime cette fille
éloignons-nous, je m’éloigne
je reviens, elle est là
toujours en équilibre
sur ses radius et cubitus
des milliers d’oiseaux dans chaque arbre
nous sommes sans destination
je voudrais toujours qu’il fasse un peu froid
j’aime cette fille sans sentiment
sans sentiment j’aime cette fille
chant ancien
chant ancien | 2:16
tota'song
qui donne les coups
paroles
avance imbécile, ridicule
pauvre nouille, ahuri
allez ! va devant et que ça saute
idéaliste hideux
véritable idiot, dégénéré, sensible
attardé, débauché, loque-poubelle
les nuages jaunes et bleus
les marchants de vaisselle au bord des chemins
les poupées désarticulées que l’on lance en l’air
les tricheurs, les pauvres tricheurs que vont-ils devenir
et la boue gelée, les pieds serrés dans des chiffons
ces beaux ciels vert pâle, ces grands vents poussant les barques
des hommes, des chameaux dans des tempêtes de neige
des carcasses de viandes, des poissons, du gibier
un repas abandonné, des verres cassés, un citron pelé
des chevaux dressés les yeux injectés de sang
des jeunes gens masqués enveloppés de soies brodées
tu vas avancer, oui ?
mauvais bougre, sale type, moins que rien, minable
poisson-chien, mal venu, mais regarde-toi
si tu n’avances pas, merdeux, tu vas voir
de beaux matins d’été aux confins estompés
de grandes allées d’arbres, de vastes escaliers
des regards assassins
de pauvres âmes que torturent d’infâmes chiens ailés
des gens dans un paysage attendant l’orage
tu vas avancer, oui ?
détritus, débris, miette, bestiau
miteux minable
original, fruste, fumiste, étrange
mes jambes sèches m’entraînent vers les forêts
je ne veux pas aller chez les bêtes
je veux pas, la solitude m’effraie
qui donne les coups ?
et ces si beaux tableaux ne servent-ils donc à rien ?
les arbres grandissent, les corps se tordent
qui donne les coups ?
qui donne les coups ?
une femme égorgée, son prince est condamné
et ces pauvres moines sont-ils comme ils se sont rêvés
toutes ces apparitions valent-elles d’être représentées
ces belles feuilles d’acanthe, ces linteaux, ces rinceaux
que cherche cette femme penchée sur ce grand coffre
allez mais tu vas avancer, oui ?
original, fruste, fumiste, étrange
allez ouste dégage
piteux, foireux, louche
non mais regarde-toi, va-nu-pied, tu veux faire la loi ?
passe vite, innocent, simple
et celle-ci qui pleure à la lueur des bougies
les flèches en pleine chair, il n’y a déjà plus de sang
une autre offrant son sein au vieillard supplicié
le regard de l’âne, le jeune homme aux pieds joints
qui donne les coups ?
je ne veux pas aller chez les bêtes
qui donne les coups ?
je veux pas, la solitude m’effraie
qui donne les coups ?
qui donne les coups ?
vu d'en bas
tout semblait immobile
paroles
nous descendions vers la mer
mais tu voulu t’arrêter
à l’abri de ce mur
qui domine la ville
en bas la foule du quartier
ne se souciait de rien
et pourtant nous sentions
bien quelque chose planer
là au-dessus de nous
depuis longtemps en effet
nous observions
l’œil en coin
l’immense gerbe de fumée
qui du haut de la montagne
s’élançait vers le ciel
elle semblait immobile
tout semblait immobile
mais nous n’étions pas fous
et puis tout s’obscurcit
comme avant un orage
des nuages énormes et noirs
d’une densité extrême
s’amassaient en silence
imperceptiblement
tout semblait immobile
du moins le croyions-nous
et c’est alors qu’ensemble
nous vîmes planer au loin
cet énorme bloc de pierre
au-dessus d’un engin
puis descendre lentement
en fracassant les objets
s’enfoncer dans le sol
en faisant voltiger
lentement tout autour
des milliers d’éclats de verre
de bitume et de fer
et c’est beaucoup plus tard
que toutes ces vibrations
ce grondement
ces bruits sourds
finirent par nous parvenir
alerter tous les autres
et inquiéter la foule
que le monde s’écroule
c’est à ce moment-là
qu’on regarda le ciel
constellé de pierres
sur fond sombre de poussière
elle semblait immobile
tout semblait immobile
mais nous n’étions pas fous
tu étais toujours là
à l’abri de ce mur
à regarder la ville
observer sans rien dire
le désastre imminent
prêt à nous engloutir
et ton beau sourire
tes yeux bleu océan
et tes belles mains plates
posées sur tes genoux pointus
tes cheveux emmêlés
tes épaules si étroites
ta nuque un peu raide
ton dos sous ta
robe jaune pâle
tout semblait immobile | 4:21
aller / retour
aller / retour | 0:52
le transi
sentire
paroles
-senti qualcosa ?
-niente
-che dici non sento
-niente dico no sento niente
-non senti niente ?
-no niente sento
-me mi senti ?
-ti sento ti sento
-lo senti che ti sento ?
-si lo sento
-e non lo senti ?
-eh se lo sento !
-dunque qualcosa senti ?
-niente
au milieu
paroles
ma peau brille comme celle d’un lézard
ma main en contre-jour
le revers de ma veste ma main
ma chaussure serrant mon pied
posé sur le tapis en direction de la fenêtre
le soleil y entre précisément
en suivant la ligne de mon pied
de la chaussure, du revers, de ma main
c’est une belle journée
dehors tout le monde compose
les uns écoutent ce que les autres disent
du milieu de l’été
qui pourrait bien être au cœur du tyrol, de la patagonie
au milieu d’un champ de blé
d’un siècle, n’importe lequel
mais enfin bien au milieu
pas ailleurs
je préfèrerais
au milieu | 5:22
les bords
pour le cheval
pour le cheval | 2:23