les aiguilles du passé
môle seegmuller strasbourg
à l’occasion de la 12e éditiond’ososphère | 2011mixage : microsillons 78 tours, sampler et programmation
images super 8/vidéo
synopsis
les entrepôts sont encore en activité, ils apparaissent en super 8. les péniches sont à quai, les grues géantes tournent. la locomotive verte a stoppé près des tas de graviers.
les premières mesures de johnny guitar creusent le ciel de ces images agitées et irradiées par la voix de peggy lee.
à l’intérieur du bâtiment, la caméra fixe de sa vision monoculaire la poussière accumulée sur les plateaux cimentés. le lieu maintenant est vide, ouvert à tous vents, la poussière frissonne.
un feu surgit de l’ombre et suit un chemin. avec lui, le temps semble s’ouvrir, la mémoire est comme une flamme.
dans une pièce, au dernier étage, quelqu’un, il y a quarante ans, a collé sur le papier peint des photos d’idoles pop découpées dans des magazines.
les images volent, portées par les airs. les images s’attirent et s’assemblent en simulacres hallucinés. les images se parlent entre elles et l’on a du mal à suivre les enchaînements.
tout semble venir se déposer ici. les objets s’abîment dans leur présence, les liquides se condensent et se tassent, absorbant l’écho du monde.
nous sommes dans une grande caisse de résonance piégeant les sons.
des musiques parfois très anciennes nous arrivent par bribes, portées par le tumulte de la ville. elles lévitent avec la poussière en grandes nappes au milieu des étages.
les aiguilles raclent les microsillons en 60 et en 18. elles mélangent leurs craquements parasites à l’image bruitée des super 8.
les aiguilles du passé | 20:18