les triangles allongés
tracklist
le plan
unique
il
les triangles allongés
les minces
le rêve
tractus
la chambre des merveilles
mon ange
la boîte
paroles et musiques : philippe poirier
transcription musicale & arrangements de cuivres :
david euverte > unique – il – tractus – la chambre des merveilles
daniel paboeuf > le plan
philippe poirier : chant, guitare, claviers, sax alto, samples
david euverte : claviers
christian lechevretel : trompette, bugle
daniel pabœuf : saxophones (selmer)
jérôme bensoussan : clarinette, tuba
régis boulard : batterie
roméo poirier : guitare
enregistré lors du festival des tombées de la nuit à rennes par laurent dahyot
mixé au djet studio à bruxelles par dominique brusson et géraldine capart (ingénieur pro tools) sauf les minces mixé au pine cone studio à strasbourg par vincent robert
masterisé par rémy bux
photo : christophe urbain
dessins : philippe poirier
graphisme : jimmy cuquel
sur le label Herzfeld
hrzfld.com
deezer.com
le plan
paroles
philippe poirier : chant, guitare, synthé, samples
daniel pabœuf : sax barython et arrangements de cuivres
jérôme bensoussan : tuba
david euverte : basse
régis boulard : batterie
tu m’as donné rendez-vous
sur un bout de papier
avec une croix tracée
pour se retrouver
des traits noirs emmêlés
où sont indiquées
en lignes jetées
les zones à traverser
les unes parfois très courtes
d’autres à n’en plus finir
des parties surchargées
où l’on retient nos pas
tu m’as donné rendez-vous
sur un bout de papier
avec une croix tracée
pour se retrouver
sur cet univers plat
je me suis mis à voler
à faire des loopings
en suivant tes repentirs
tu voulais me semer
je ne voulais pas te lâcher
ah oui j’en ai bavé
un vrai chemin de croix
tu m’as donné rendez-vous
sur un bout de papier
avec une croix tracée
pour se retrouver
j’ai suivi ton crayon
jusqu’où la terre s’arrête
il fallut embarquer
jusqu’au milieu des mers
l’endroit fut calculé
par les meilleurs marins
mais tu n’y étais pas
puisque au milieu de rien
tu m’as donné rendez-vous
sur un bout de papier
avec une croix tracée
pour se retrouver
tu m’as déboussolé
j’ai dû me tromper d’échelle
tu m’aimais au centième
je t’aimais au réel
depuis je cherche encore
où ta latitude
croisera ma longitude
voilà ma croix tracée
tu m’as donné rendez-vous
tu m’as donné rendez-vous
unique
paroles
philippe poirier : chant, piano, samples
david euverte : arrangements cuivres
christian lechevretel : trompette
jérôme bensoussan : trompette
roméo poirier : basse
unique mon point de vue est unique
ce que je vois est magnifique
une belle main tendue qui montre
de lents chemins froids perdus
de beaux moments plats caoutchoutés
que l’on conduit d’une main
du très bien sur fond vert et brun
de grands crabes en velours côtelé
des petits riens contents gais volants
oui des choses des choses vraiment
unique mon point de vue est unique
ce que je vois est magnifique
des hommes en costumes doubles
encombrés de grandes poutres blanches
du lisse dur dessiné très fin
des temples en daim
de pauvres notes stupides molles
des crèvent à toute allure folles
des champs d’amis désolés
des qui regardent ailleurs sans rien
unique mon point de vue est unique
ce que je vois est magnifique
oh… t’as vu… oui et là… regarde
oh oui… je vois… c’est magnifique
des orages extra-plats
des bruits des bruits sans chien
des un peu abîmés blancs nacrés
des hiatus en os tourné
des mille-feuilles taillés
des rêves secs enlacés
des noyaux de cerises sculptés
de longs silences carrés
unique notre point de vue est unique
unique ce qu’on voit est magnifique
mais alors toi aussi tu as vu
les chaussures compliquées du barbu
cônes bip cha la la noix
mille petits chameaux mille petits chameaux
il
paroles
philippe poirier : chant, guitare, synthé, samples
david euverte : claviers et arrangements de cuivres
christian lechevretel : bugle
daniel pabœuf : clarinette
jérôme bensoussan : clarinette
régis boulard : batterie
il bouge dans la nuit calme
là derrière le décor
disparu pour toujours
il a pris tout son temps
il visite les couloirs
quand nos pensées s’endorment
il n’a que nos mémoires
pour rejouer son histoire
il fait des huit autour de moi
depuis qu’il est là la solitude me va
il est comme les étoiles
un trou dans la nuit calme
dans l’oubli du temps présent
voyageur silencieux
il déplace les contours
et découpe un autre monde
il se laisse téléporter
par les vents d’été
il fait des huit autour de moi
depuis qu’il est là la solitude me va
murs et portes se confondent
il ne dérange plus
le plissé des étoffes
ni le sable ratissé
à peine entendons-nous
pendant les nuits d’orage
grelotter nos portables
ça l’amuse encore un peu
il fait des huit autour de moi
depuis qu’il est là la solitude me va
les triangles allongés
paroles
philippe poirier : chant, guitare, synthé, samples
de mon désert immobile
mon œil je ne sais comment
a capté ta pupille
à travers la vitre d’un train
en cet instant si bref
où nos yeux se sont touchés
à cent pas l’un de l’autre
le temps s’est arrêté
la ligne tirée
de nos regards croisés
a coupé la ligne de fuite
de ce train qui t’emporte
sur cet angle changeant
nos pensées assemblées
dessinent dans la plaine
des triangles allongés
sur la vitre du train
fendant mon paysage
les reflets de la plaine
coulent dans tes yeux
et mes yeux dans les tiens
comme font les rivières
creusent les montagnes
pour rejoindre la mer
sur la ligne adossée
à nos propriétés
le train à toute allure
change les données
sur cet angle mouvant
nos pensées assemblées
dessinent dans la plaine
des triangles allongés
le train a continué
je t’ai perdue de vue
tu avais toujours mon numéro
et le téléphone a sonné
et ta voix qui me voit
ma voix qui te suit
dans l’ombre des montagnes
de lumière assombrie
pour quelque temps encore
retrouvée reperdue
la géométrie infinie
d’un dessein suspendu
aux lignes tirées
de nos pensées croisées
dessinant dans la plaine
des triangles allongés
les minces
paroles
philippe poirier : chant, guitare, samples
roméo poirier : guitare, effets
les lignes s’assemblent et font un chemin
je marche sur ce chemin
tendu comme un muscle de sable
dessus les oiseaux rebondissent
petites boules de temps éparpillées
quelques notes dans la poussière
la mélodie nous protège
c’est beau ça nous occupe
c’est beau ça nous occupe
des ciels comme des miroirs
dans le ciel la tempête
les oiseaux sont à terre
tout est tragique
les pierres sont tragiques
le sable est tragique
l’ombre aussi
c’est beau ça nous occupe
c’est beau ça nous occupe
de la surface des choses
des images se décollent
minces formes du monde
voltigeant en tout sens
sans cesse renouvelées
qu’à chaque instant
il faut abandonner
c’est beau ça nous occupe
c’est beau ça nous occupe
le rêve
paroles
philippe poirier : chant, guitare, sax alto, samples
david euverte : piano
christian lechevretel : bugle
daniel pabœuf : sax ténor
jérôme bensoussan : clarinette
à la surface des eaux
j’ai la mémoire qui flanche
je m’abîme comme un songe
qui prend l’eau et qui sombre
pesanteur et profondeur
somnolence des rameurs
je m’enfonce doucement
vers le fond des océans
je sonde les ruisseaux
de mes divagations
jeu trompeur des dormeurs
voyageurs d’intérieur
le rêve | 5:04
tractus
paroles
philippe poirier : chant, guitare, sax alto, synthé, samples
david euverte : basse
christian lechevretel : bugle
daniel pabœuf : sax barython
jérôme bensoussan : trompette
régis boulard : batterie
les traits tournent et je tourne
tant de choses à décrire
est-ce moi qui dessine
mes traits me devancent-ils
je marche les yeux fermés
dans cet amas de traits
dans ces chemins de plomb
de poussières calcinées
je marche les yeux fermés
sur le fil du décor
des rochers sous les pieds
et des anges à mes côtés
je suis le trait qui trace
sans laisser de trace
je suis là au trait près
à regarder dehors
je marche les yeux fermés
sur le fil du décor
des rochers sous les pieds
et des anges à mes côtés
je m’appuie contre le ciel
pour dessiner la terre
je m’appuie contre la terre
pour dessiner le ciel
je marche les yeux fermés
sur le fil du décor
des rochers sous les pieds
et des anges à mes côtés
je marche les yeux fermés
sur le fil du décor
en partie effacé
en travers je tire un trait
ma chambre des merveilles
paroles
philippe poirier : chant, guitare
david euverte : vibraphone et arrangements
christian lechevretel : trompette
daniel pabœuf : sax ténor
jérôme bensoussan : clarinette
oseras-tu venir un jour
dans ma chambre des merveilles
le plus bel endroit de mes veilles
où reclus je me mens
comme un monstre je repose
dans ma chambre des merveilles
où sont exposée pêle-mêle
mes vertus et mes chances
une hydre pétrifiée
qui fait sept fois la tête
deux ou trois chiens séchés
des amants empaillés
un tibia décoré
ma main à couper
oseras-tu venir un jour
dans ma chambre des merveilles
le plus bel endroit de mes veilles
où reclus je me mens
supporterais-tu la vue
de mes inversions naturelles
admirables bagatelles
apothéoses déchues
quelques déboires glacés
et intentions fanées
venin déjà craché
dent de singe dorée
dix mille remords en gelée
ma main à couper
à croire que tu l’aimes vraiment
cette chambre des merveilles
le plus bel endroit de mes veilles
où reclus je me mens
risquant d’être pétrifiée
dans ma chambre des merveilles
finalement tu es entrée
et maintenant tu vois
la taxinomie
de mes états d’âme
crocodiles écorchés
nerfs empoisonnés
et puisque je suis vaincu
ma main à couper
mon ange
paroles
philippe poirier : chant, guitare, sax alto, synthé, samples
eh mon ange
d’où tu débarques
fou magnifique
dans ton pied-de-poule
métaphysique
eh mon ange
clac tu rappliques
des fleurs en vrac
et toutes tes louanges
chic à l’antique
eh mon ange
du haut de ton nuage
tu tombes à pic
il faut que ça change
j’aime ta musique
eh mon ange
ça c’est magique
j’entends des clics
tes ailes qui claquent
quand est-ce qu’on embarque
eh mon ange
comme tu déboules
fou fantastique
sans préambule
en jacquard pull
eh mon ange
eh girl baroque
beauté cosmique
si c’est un rapt
c’est réciproque
eh mon ange
pour une tombeuse
archangélique
tu es plutôt
une excentrique
eh mon ange
non mais je rêve
adieu la terre
ciel un deux trois
quatre cinq six
eh mon ange
d’où tu débarques
dans ton pied-de-poule
métaphysique
eh mon ange
non mais je rêve
adieu la terre
adieu la terre
non mais je rêve
adieu la terre
adieu la terre
la boîte
paroles
pour françoiz breut
philippe poirier : chant, guitare
tout autour le silence
où la lumière finit
dans l’ombre le monde commence
je suis sortie de la boîte de nuit
les branches du buisson
vibrent aux extrêmités
comme le générateur
d’éléctricité
il ronronne comme un sphinx
mais lui casse l’énigme
me montre comment va la vie
dans la boîte de nuit
ne cherche pas ailleurs
sur je ne sais quel dancefloor
je suis toutes les femmes
sors de cette boîte de nuit
les gens sortent mais pas toi
mes doigts tremblent avec les feuilles
le générateur aussi
derrière la boîte de nuit
ah si tu me voyais vraiment
mais entre toi et moi
le courant ne passe pas
c’est pas comme avec lui
mais qu’est-ce qui me retient
de lui ouvrir le coffre
et d’y coller mes doigts
sors de cette boîte de nuit
ne cherche pas ailleurs
sur je ne sais quel dancefloor
je suis toutes les femmes
sors de cette boîte de nuit
Tu me prendrais dans tes bras
enfin branchés scotchés
en trois cent vingt au moins
derrière la boîte de nuit
nos doigts trembleraient ensemble
le générateur aussi
au milieu des buissons
derrière la boîte de nuit
ne cherche pas ailleurs
sur je ne sais quel dancefloor
je suis toutes les femmes
sors de cette boîte de nuit
où la lumière finit
dans l’ombre le monde commence
finalement t’es sorti
de cette boîte de nuit